Un tiers des Belges se sentent très seuls

24 août 2022

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Eenzaamheid

Près d’un tiers des Belges (32 %) se sentent très seuls. 36 % se sentent modérément seuls. C’est ce qui ressort de la nouvelle Enquête nationale du Bonheur, réalisée en janvier et en février, auprès d’un échantillon représentatif de 1 602 Belges. Les personnes d’âge actif, qui sont incapables de travailler en raison des circonstances, présentent les niveaux de solitude les plus élevés : 49 % des personnes sans emploi et 56 % des malades de longue durée déclarent se sentir très seuls. Ce sentiment nuit gravement à leur bien-être et à leur bonheur général. Les personnes qui se sentent très seules sont 22 % moins susceptibles d’être heureuses. Ces chiffres montrent l’importance, sur le plan psychologique et social, d’avoir un emploi à un âge actif.

Les personnes sans emploi et les malades de longue durée présentent le niveau de solitude le plus élevé

Les niveaux les plus élevés de solitude sont enregistrés chez les personnes sans emploi ou les malades de longue durée. Au sein de ces groupes, respectivement 49 % et 56 % des gens se sentent très seuls. Cela représente 17 % et 24 % de plus que la moyenne belge. Dans aucun autre groupe, le niveau de solitude n’est aussi élevé.

Par ailleurs, le haut niveau de solitude modérée chez les étudiants est un élément frappant. 47 % d’entre eux se sentent modérément seuls. Le pourcentage le plus élevé de personnes non seules est observé parmi les retraités. 36 % de ces derniers ne se sentent pas seuls, et le nombre de ceux qui se sentent très seuls descend à 25 %, soit 7 % de moins que la moyenne belge.

« Le fait de ne pas être intégré dans le marché régulier du travail a clairement un impact majeur sur le sentiment de solitude. Cela concerne surtout les personnes qui n’effectuent pas ce choix consciemment ou volontairement. Les femmes ou les hommes au foyer et les retraités ne sont pas (plus) actifs sur le marché du travail classique, mais on ne note pas de niveaux de solitude plus élevés chez eux. La différence est qu’ils choisissent délibérément le statut qu’ils adoptent. Il s’agit d’un choix qui découle de leur autonomie. Cela n’est généralement pas le cas pour les personnes sans emploi ou pour les malades de longue durée. Voilà pourquoi ces personnes éprouvent moins le sentiment d’exercer une activité utile et ne participent pas à la vie sociale. Il s’avère donc essentiel de ne pas stigmatiser ce groupe et de continuer à l’impliquer de manière adaptée », ajoute le professeur et docteur Lieven Annemans.

Que peut-on faire ? Voici quelques pistes :

  • En tant que société, nous devons bien examiner où se trouvent les personnes seules, et définir ce que nous pouvons faire pour les sortir de leur isolement.
  • Créer un lieu de travail sûr et agréable, qui mise à la prévention mentale et physique, afin que les personnes restent impliquées dans le monde du travail et maintiennent leur niveau de bonheur.
  • Identifier sa propre situation et la faire connaître. Oser prendre l’initiative d’exprimer son sentiment de solitude à un proche, ou rejoindre un organisme ou un club. Il existe de nombreuses opportunités pour reprendre une vie sociale, éventuellement avec l’aide d’un proche ou d’un expert.

Vous voulez en savoir plus à propos des chiffres de cette nouvelle étude ? Lisez ici le dossier complet.

Lisez ici le témoignage d’une personne ayant souffert de la solitude.