Maha Karim-Hosselet, fondatrice de la société MKKM SPRL et maman de deux filles : Lana et Leen.

4 juillet 2019

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Après avoir travaillé 10 ans en tant que salariée, Maha décide de donner une nouvelle dimension à sa carrière et lance, en 2016, son entreprise MKKM SPRL, une agence de communication digitale spécialisée dans les réseaux sociaux et la stratégie marketing digitale, alors qu’elle est enceinte de sa deuxième fille. En plus de sa passion pour le digital, Maha encourage et met en avant les projets des femmes du secteur du marketing, en assumant le rôle de vice-présidente de FAM (Female Association of Marketing) de BAM l’Association belge du marketing. Si la liberté que lui offre l’entrepreneuriat lui plaît plus que tout, elle plaide pour plus d’aides sociales accordées aux indépendants.

Avez-vous longtemps hésité à sauter le pas de l’entrepreneuriat ?

Avant de me lancer dans l’entrepreneuriat, j’étais employée dans une société. Petit à petit, les relations avec mon employeur se sont détériorées et je me suis vue écartée alors que j’étais enceinte de 3 mois et demi. À cette période, j’ai eu très peur, mais je me devais de rebondir. C’est donc suite à cela que je me suis lancée. Je n’avais pas le choix, la seule option qui s’offrait à moi était l’entrepreneuriat. J’ai donc commencé en tant que consultante indépendante et bien vite les demandes ont afflué. J’ai donc décidé d’allier mes forces à celles de mon mari et MKKM est née. Je suis aujourd’hui très heureuse d’avoir sauté le pas et d’avoir donné un nouveau tournant à ma carrière professionnelle.

Qu’est-ce qui est le plus difficile pour vous, en tant que femme entrepreneure ?

Je suis maman de deux filles, l’une âgée de deux ans et demi et l’autre de cinq ans. Le plus difficile pour moi est donc de concilier ma vie de maman avec ma vie professionnelle. J’ai dû me fixer quelques règles afin de trouver une certaine harmonie, un certain rythme. Par exemple, avant je faisais beaucoup de networking, tandis que je me limite maintenant à deux soirs par semaine. Le fait d’être indépendante demande également beaucoup d’organisation. Il faut toujours penser aux enfants et à qui s’en occupera. Lorsqu’on a des parents d’un côté ou de l’autre qui peuvent aller chercher les enfants à l’école et s’en occuper, cela simplifie la vie. Comme mes parents et beaux-parents travaillent toujours, j’ai dû m’entourer d’une super nounou qui m’aide trois fois par semaine. En tant qu’entrepreneurs, mon mari et moi nous retrouvons dans une situation paradoxale : d’un côté nous ne nous payons pas des salaires importants, de manière à pouvoir recruter et investir dans notre boîte, et de l’autre côté, nous devons débourser de l’argent pour pouvoir bénéficier de l’aide d’une nounou et avoir plus de temps pour travailler.

Anticipez-vous déjà votre pension ? Est-ce une question à laquelle vous réfléchissez beaucoup ?

Mon mari vient du secteur financier et s’y connaît donc très bien. Nous en sommes bien conscients, mais nous n’y pensons pas directement via une assurance pension. Par contre, nous mettons en place des assurances groupe pour nos associés ou encore, nous pensons à des investissements immobiliers. Nous sommes cependant parfaitement conscients qu’il s’agit d’une question importante, en tant qu’indépendants.

Quels sont les aspects de l’entrepreneuriat qui vous plaisent le plus ?

L’aspect qui me plait le plus est le retour de clients satisfaits qui perçoivent une réelle valeur ajoutée dans les services que nous fournissons. Il s’agit pour moi d’un véritable drive qui me pousse à aller de l’avant. Cela me donne également la force de pousser mes employés à se dépasser. J’accorde une immense importance à mon équipe. J’aime voir mes collaborateurs s’épanouir et évoluer dans leur travail. C’est une réelle reconnaissance pour moi et j’en retire beaucoup d’énergie et de satisfaction. La liberté est également un aspect important de l’entrepreneuriat ; celle de choisir ses collaborateurs et ses collaborations. Travailler avec des personnes stimulantes, tant en interne qu’en externe. Les horaires sont également plus flexibles, bien que les clients et les engagements pris dictent le tempo.

Selon vous, qu’est-ce qui pourrait être amélioré sur le plan du statut social ?

En tant que salarié, on a droit aux congés parentaux, aux congés crédit-temps, on reçoit des compensations, etc. En tant qu’indépendant c’est tout ou rien. Pourtant il faudrait que les indépendantes puissent bénéficier d’aides pour les gardes d’enfants, au même titre que les titres services ou autres avantages sociaux que l’on peut s’octroyer de manière professionnelle.

Si vous aviez un conseil à adresser aux femmes qui se lancent dans l’entrepreneuriat, quel serait-il ?

S’entourer de personnes qui ont des compétences complémentaires aux vôtres. Par exemple, je me suis associée à mon mari qui a un background commercial, financier et stratégique. Compétences que je n’ai pas. Ensuite, il nous manquait un graphiste dans l’équipe, j’ai donc recherché un graphiste. Lorsqu’il nous manque des compétences, nous allons les chercher chez un autre profil. Nous ne nous entourons pas de personnes ayant les mêmes compétences que celles déjà présentes en interne car cela n’aiderait pas l’entreprise à évoluer. Et c’est de cette manière que j’ai fonctionné pour le recrutement de toute mon équipe. Chaque fois que je recherche quelqu’un, je recherche une personne qui apporte une valeur ajoutée à l’entreprise et à qui l’entreprise peut également apporter quelque chose.

Vous désirez en savoir plus sur l’entrepreneuriat féminin en Belgique ? Découvrez ici le dossier de presse contenant les résultats issus d’une enquête à grande échelle effectuée à la demande de NN. Cette enquête se penchait sur les motivations et les difficultés rencontrées par les femmes entrepreneures tout au long de leur parcours.