10 recommandations pour une Belgique plus heureuse

25 mars 2019

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Après deux ans de recherches rigoureuses et approfondies, les chercheurs qui ont participé à l’Enquête nationale du Bonheur ont formulé 10 conseils sociétaux, axés principalement sur la santé, les relations sociales et la situation financière.Ces conseils ont pu être établis grâce au groupe de pilotage social et scientifique de l’Enquête nationale du Bonheur.

Ces conseils se situent à trois niveaux : Ce que la politique peut faire, ce que les citoyens peuvent faire les uns pour les autres et ce que nous pouvons faire pour nous-mêmes.

 

I. Ce que la politique peut faire

 

Ces conseils s’adressent à la politique fédérale, régionale et locale. Il s’agit ici de créer les fondements d’une société qui augmente ses chances de satisfaction de vie.

1. Veillez à une situation financière plus juste

Les personnes vivant dans des conditions précaires n’ont pratiquement pas de chance d’être satisfaites de leur vie. La société doit travailler sur ce point en priorité.

  • Sortez les gens de la pauvreté. Les mesures actuelles de lutte contre la pauvreté font défaut. À court terme, il faudra davantage de mesures. Toutes les allocations sociales et les revenus d’intégration de l’aide sociale doivent être revus à la hausse pour permettre dépasser le seuil de pauvreté.
  • Veillez à un système d’imposition plus juste. Les différences entre les revenus les plus hauts et les plus bas (issus de sources diverses) doivent être substantiellement réduites

2. Investissez davantage dans la santé

Une meilleure santé physique et mentale moyenne au sein de la population augmente la satisfaction de vie et la prospérité du pays.

  • Investissez davantage dans la promotion de la santé et la prévention des maladies. Il faut investir plus de moyens pour créer un environnement de vie plus sain et favoriser un mode de vie sain. Pour ce faire, il faut accorder une attention particulière aux investissements dans la promotion de la santé mentale et dans la prévention des maladies.
  • Rendez les soins de santé accessibles à tous. On constate que bon nombre de personnes reportent leurs soins de santé pourtant indispensables, faute de moyens financiers. La politique actuelle est inadéquate. Il faut proposer une plus grande accessibilité des soins, via un ticket modérateur moins élevé, en particulier pour les soins de santé mentale.

3. Établir une base pour de meilleures relations sociales

Les relations sociales sont considérées comme étant le facteur le plus important de notre bonheur. Les pouvoirs publics, surtout locaux, peuvent jouer ici un rôle direct.

  • Stimulez les activités sociales et un bon voisinage. Les administrations locales doivent prendre davantage d’initiatives pour impliquer les habitants dans toutes sortes d’activités, faciliter le travail bénévole, etc. Pour ainsi sortir les gens de la solitude et les impliquer activement. On citera par exemple : organiser des activités avec les écoles dans les maisons de repos, encourager les riverains à fréquenter le café/restaurant de la maison de repos, faire cohabiter des étudiants et des pensionnés…
  • Veillez à de meilleurs logements et des quartiers agréables. Plus de verdure, moins de bruit, limiter la vitesse, plus de facilités pour faire du sport.
  • De meilleures opportunités de logement pour tous. Porter une attention spéciale aux différentes et nouvelles formes de logements, avec une offre accrue pour les primo-acquéreurs au sein des logements sociaux.

 

II. Ce que les citoyens peuvent faire les uns pour les autres

 

Ces conseils s’adressent aux associations, groupements, mais également à l’enseignement et aux employeurs. Le monde politique peut également jouer un rôle de pilote et de facilitateur.

4. Investissez dans le bien-être social au travail

Avoir suffisamment d’autonomie et ne pas se sentir seul au travail sont les aspects les plus fortement liés à la satisfaction à l’égard du travail. En plus de cela, nous trouvons également le fait d’être suffisamment impliqué, de ne pas devoir porter de masque et ressentir moins de stress.

  • Veillez à mettre en place une meilleure culture d’organisation qui accroît l’autonomie, l’implication et la compétence. Une politique qui favorise l’humain en lieu et place d’une politique qui vise les résultats.
  • Simplifiez la complexité. Il faut veiller à ce que davantage de complexité et d’administration inutile ne soient pas les réponses à un monde déjà assez complexe.
  • Prenez aussi plus d’initiatives concernant la réduction du temps de travail sans perte de revenus. De récents exemples (Femma) ont montré l’envie d’atteindre un meilleur équilibre avec la vie privée, sans perte de productivité.

5. Veillez à fournir des connaissances financières

Il arrive que les gens s’endettent pour acheter des choses qui ne les rendront pas plus heureux, et qu’ils oublient souvent d’accorder suffisamment d’attention à leur sécurité financière. En faisant réfléchir les gens à ce qui est important pour leur bonheur, on veille à des choix plus conscients.

  • Une meilleure formation aux connaissances financières via différents canaux.
  • L’initiative actuelle d’éducation financière dans le cadre des connaissances de base du premier degré de l’enseignement pourrait être développée de manière systématique.

6. Favorisez la résistance au stress

Le fait d’attendre trop des gens, de transmettre du stress et de faire en sorte que les autres ne puissent pas être eux-mêmes, sont des éléments qui ont un puissant impact sur notre satisfaction de vie. La gestion du stress est donc un élément essentiel pour plus de satisfaction à l’égard de la santé et du bien- être social.

  • Dès l’enfance et via les écoles, formez à résister au stress. On peut y parvenir entre autres via la méditation, certaines techniques de yoga et de pleine conscience.
  • Travaillez aussi sur la résistance au stress à un âge plus avancé. Le cerveau est doté d’une certaine plasticité et peut être entraîné, quel que soit l’âge.

 

7. Favorisez les relations sociales dès l’enfance

On peut améliorer les relations sociales en inculquant dès l’enfance les compétences adéquates et en transmettant des stimuli. Mais on peut aussi y travailler plus tard.

  • Les parents peuvent élever leurs enfants avec plus de chaleur, de convivialité et d’amour.
  • L’enseignement a la chance unique de toucher tous les enfants et de leur apprendre à se montrer amicaux et respectueux envers les autres. Durant la phase d’éducation, il est important d’éviter le conditionnement simpliste (bon contre mauvais, vrai contre faux, noir contre blanc).
  • Une bonne protection contre la solitude ne se fait pas seulement en impliquant davantage les personnes qui sont seules, mais également en répondant aux 3 besoins fondamentaux (3 B) : besoin d’autonomie, besoin d’appartenance sociale et besoin de compétence. Cela dépend essentiellement de la façon dont nous nous comportons les uns avec les autres. Contrainte, isolement, ne pas faire confiance,… Ce sont là des facteurs que l’on doit éviter aussi bien au niveau professionnel que privé, et en particulier dans les relations intimes.
  • Faites-en plus pour les autres. Agir plus et plus souvent pour les autres s’avère aussi avoir un lien direct et indirect avec la satisfaction de vie. Les personnes qui pratiquent le bénévolat sont en moyenne plus heureuses. De même, rendre les autres heureux, répondre aux souhaits de l’autre et en tenir compte, même en dehors de son groupe social, apporte plus de bonheur et de satisfaction.

 

III. Ce que nous pouvons faire pour nous-mêmes

 

Les politiques, les organisations, les associations, peuvent faire beaucoup pour notre bonheur. Mais, lorsque nos besoins fondamentaux sont comblés, il est également important de faire un travail sur soi.

8. Une meilleure répartition de notre temps libre

Consacrer la majeure partie de son temps libre aux réseaux sociaux, sur son smartphone ou au binge-watching se fait au détriment d’activités qui nous procurent plus de satisfaction de vie.

  • Moins de « temps d’écran » et plus de temps à se promener, jardiner, à profiter de lanature, à faire du sport et des activités créatives ..

9. Vivre sainement

En plus de tout ce qui précède, on peut aussi introduire d’autres changements dans notre mode de vie.

  • Une alimentation plus saine, moins de viande, moins de tabac, boire avec modération.
  • Ne pas se laisser séduire par des sites de hasard et d’autres incitations à des dépendances.

10. Entraîner notre cerveau

On peut entraîner son cerveau en utilisant les techniques déjà citées, comme la méditation ou certaines techniques de yoga et de pleine conscience. On peut ainsi renforcer son esprit.

  • Chaque jour, prenez un peu de temps pour effectuer des exercices simples qui vous permettront d’entraîner votre cerveau.