Lucie Van Damme – Fondatrice de l’agence de communication Slurp

4 juillet 2019

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Depuis la fin de ses études, Lucie est passionnée par le monde du digital. Après avoir lancé son blog il y a plus de 10 ans, elle a travaillé dans de nombreux domaines différents tout en cultivant cette passion du digital et des réseaux sociaux. Il y a 4 ans, elle quitte son job et décide de se lancer comme community manager indépendante. C’est à ce moment qu’elle se rend compte qu’elle est particulièrement intéressée par la communication Food & Drinks. C’est comme cela qu’est née sa société, Slurp. Aujourd’hui Lucie vit de sa passion, elle qui s’est toujours imaginée à la tête d’une entreprise.

Avez-vous longtemps hésité à sauter le pas de l’entrepreneuriat ?

J’ai toujours su que je voulais devenir indépendante et avoir ma propre société. Mes deux parents sont indépendants et leur parcours m’a beaucoup inspirée. J’ai une personnalité très ambitieuse et je me suis toujours imaginée à la tête d’une société plutôt que d’une famille. Ayant ce tempérament, je m’étais déjà lancée comme indépendante complémentaire à 21 ans pour pouvoir être freelance. Cette première expérience a été un peu compliquée, mais cela m’a énormément appris. Par la suite, j’ai beaucoup réfléchi, je me suis posée de nombreuses questions afin de ne pas refaire les mêmes erreurs. J’avais une meilleure connaissance des coûts et des risques que cela engendrait et je me suis donc lancée petit à petit. Très rapidement j’ai eu envie de créer ma propre société pour pouvoir encore mieux évoluer. Aujourd’hui ma société a à peine 6 mois et j’en ouvre déjà une deuxième à l’étranger.

Qu’est-ce qui est le plus difficile pour vous, en tant que femme entrepreneure ?

Je n’ai jamais eu l’impression que mon travail ou ma valeur étaient moins considérés parce que j’étais une femme. Bien sûr il est déjà arrivé que certaines personnes aient des propos déplacés, mais sinon je n’ai jamais eu l’impression d’être dévalorisée. En tant qu’entrepreneure, je suis consciente que la vie de famille peut parfois être compliquée. J’ai eu l’exemple à la maison avec mes parents qui étaient tous deux indépendants et qui travaillaient beaucoup pour concrétiser leurs rêves. La possibilité de fonder une famille je ne l’envisage que depuis que j’ai vu l’une de mes amies, très investie dans son boulot et très entrepreneuse, arrivever à gérer sa vie de famille, ses amis et son boulot. C’est rare de trouver cet équilibre, mais c’est possible.

Anticipez-vous déjà votre pension ? Est-ce une question à laquelle vous réfléchissez beaucoup ?

C’est une question très importante, mais pour le moment je n’ai pas encore les moyens de cotiser pour ma pension. Ma société étant très récente, j’investis plutôt pour la faire évoluer, mon salaire passant lui-même au second plan. Pour le moment, j’essaye surtout d’avoir suffisamment de moyens pour pouvoir subvenir dans le cas où ma société devait faire face à l’une ou l’autre difficulté. Mais dès que je pourrai, je commencerai à économiser pour ma pension.

Quels sont les aspects de l’entrepreneuriat qui vous plaisent le plus ?

Ce que j’aime par-dessus tout dans l’entrepreneuriat est le fait de choisir à 100% ce que je fais. J’ai créé ma société de toute pièce et je travaille pour mon rêve et non celui de quelqu’un d’autre et ça, ça n’a pas de prix.

Selon vous, qu’est-ce qui pourrait être amélioré sur le plan du statut social ?

Les entrepreneurs en Belgique payent énormément de taxes et d’impôts. Payer des taxes et des impôts sont des choses normales, mais je trouve que pour les entrepreneurs, les montants sont exorbitants. Selon moi, les entrepreneurs qui lancent leur société ne sont pas non plus assez préparés aux coûts et aux risques liés à l’entrepreneuriat. Même les comptables ne sont parfois pas assez prévoyants par rapport à leurs clients. On gagnerait à mettre en place des sortes de formations qui permettraient d’apprendre à anticiper un maximum les risques car il n’y a pas encore assez de préparation à ce niveau-là.

Si vous aviez un conseil à adresser aux femmes qui se lancent dans l’entrepreneuriat, quel serait-il ?

Le conseil que je donnerais aux femmes qui ont envie de se lancer c’est de surtout faire quelque chose qu’elles aiment et non faire se lancer dans une activité parce qu’on leur a dit que c’était bien ou parce que c’est la tendance. Il faut ensuite qu’elles foncent, qu’elles se lancent, en étant conscientes des risques que l’entrepreneuriat comporte, mais sans s’y arrêter. Foncez mais réfléchissez-y bien avant !

Vous désirez en savoir plus sur l’entrepreneuriat féminin en Belgique ? Découvrez ici le dossier de presse contenant les résultats issus d’une enquête à grande échelle effectuée à la demande de NN. Cette enquête se penchait sur les motivations et les difficultés rencontrées par les femmes entrepreneures tout au long de leur parcours.