Valérie voit le confinement comme une pause bénéfique, synonyme de prise de conscience et de lâcher prise

29 mai 2020

Partager sur

Le confinement a chamboulé notre quotidien et nous a forcé à faire preuve d’une grande capacité d’adaptation. Bien que ce soit une mesure nécessaire pour notre santé nationale, il a un impact majeur sur notre bonheur. Si pour certains cette période est synonyme de craintes et d’angoisses, pour Valérie (24 ans) elle a également été synonyme de prise de conscience et de lâcher prise.

Comment vis-tu ton confinement ?

Au début du confinement, j’étais un peu paniquée. Je vis seule depuis 7 ans maintenant et l’idée de devoir m’occuper seule m’angoissait. Le contexte était particulièrement anxiogène. Pour ne rien arranger, mon anniversaire est tombé en plein confinement. J’étais seule, coupée de mes amis et de ma famille, je n’avais personne autour de moi. À cette période c’était moralement assez difficile. Mais petit à petit, j’ai commencé à trouver mon rythme. Au bout de trois semaines de confinement, j’ai commencé à lâcher prise et à apprécier le fait d’être seule chez moi. Il y avait une énorme pression sociale concernant ce confinement, il fallait être productif à tout prix, ranger son appartement, avancer sur ses projets, etc. À partir d’un moment je me suis dit que je n’avais aucune main sur la situation, que ce n’était pas une course à la productivité et que l’important était de me sentir bien. C’est cela qui m’a aidée. J’ai commencé à lire, dessiner, à créer et cela m’a fait énormément de bien. Petit à petit j’ai commencé à voir cela comme une opportunité de me concentrer sur moi et sur mes projets.

Le confinement m’a fait réaliser que je pouvais être heureuse par moi-même.

Y a-t-il des choses qui te manquent particulièrement ?

Ce qui me manque le plus est le fait d’aller en en terrasse, au restau, de boire un café avec des amis. Je ne suis pas une grande sorteuse, mais le fait de pouvoir passer des moments privilégiés en extérieur avec mes amis me manque énormément.

Quelles leçons tires-tu de ce confinement ?

Avant le confinement j’avais l’habitude de vivre seule car je vis seule depuis mes 17 ans, mais je me rends compte que j’étais presque toujours entourée que ce soit par mon copain de l’époque ou mes amis. J’étais rarement seule chez moi. Après ma rupture, j’ai eu besoin d’énormément m’entourer. Le confinement m’a aidée à me retrouver moi-même. Je pense qu’il a été une sorte de thérapie et un moyen de surmonter ma rupture. J’ai été obligée de faire face à ce que je ressentais. Du coup, je pense que c’est pour cela que les premières semaines ont été difficiles, mais cela m’a appris à apprécier la solitude et à me connaître, à comprendre que j’étais bien seule et capable de me débrouiller. Que je pouvais être heureuse par moi-même. J’en ressors complètement apaisée et  beaucoup plus sûre de ce que j’ai envie de faire.

Comment appréhendes-tu le déconfinement ?

Je suis aujourd’hui plus angoissée par le déconfinement que par le confinement.

Même si c’était difficile au début, je vois ce confinement comme quelque chose de positif. J’en retire énormément d’apprentissages. Je pense que c’est plus la société qui me stresse que la solitude en tant que telle. Par exemple, pendant le confinement j’ai remarqué que j’avais arrêté de ronger mes ongles et dès que le déconfinement progressif a été annoncé, j’ai recommencé. Le confinement m’a fait du bien. C’était une bulle d’oxygène, une pause bénéfique dans un quotidien au rythme effréné.

Vous désirez en savoir plus sur l’impact de la crise du coronavirus sur le bonheur des Belges ? Découvrez tous les résultats de l’Enquête nationale UGent-NN du Bonheur ici.