Héloïse Richard, fondatrice et gérante de l’Empreinte Belge (concept-store namurois)

3 juillet 2019

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Après avoir travaillé pendant six ans et demi au sein d’une agence de communication et relations publiques, Héloïse Richard décide d’ouvrir son propre concept-store 100% belge, L’Empreinte Belge. Bien que le travail en agence lui plaisait, l’envie de devenir son propre patron et d’aider les petits créateurs belges était plus forte. Cela fait maintenant quatre ans qu’Héloïse a ouvert sa boutique dans le but de prôner le travail des créateurs de chez nous et de leur offrir une communication tant commerciale que RP. Selon elle les entrepreneurs devraient être mieux informés sur les bourses et les aides qu’ils peuvent obtenir lors du lancement de leur entreprise.

Avez-vous longtemps hésité avant de sauter le pas de l’entrepreneuriat ?
Avant de lancer L’Empreinte Belge, j’étais salariée dans une agence de communication. Lorsque j’ai annoncé ma démission, la création de ma boutique a suivi très rapidement. L’entrepreneuriat ne m’a jamais fait peur. Ma maman et mon grand-père étaient tous deux indépendants, du coup j’ai été bien conseillée et bien guidée tout au long du parcours. Il est vrai que lancer sa propre entreprise peut avoir un côté terrifiant car on ne sait pas par où commencer. Le plus dur est de se lancer. Une fois qu’on a sauté le pas, tout devient beaucoup plus simple et beaucoup plus évident.

Qu’est-ce qui est le plus difficile pour vous, en tant que femme entrepreneure ?
En tant que femme, nous sommes souvent confrontées à des préjugés selon lesquels « nous n’y arriverons pas », « nous n’avons pas les épaules assez larges pour supporter un projet aussi lourd ». J’ai également commencé très jeune. J’avais 26 ans lorsque j’ai lancé le projet. J’ai donc eu droit à pas mal de remarques par rapport à mon âge, peu de gens pensaient que j’en étais capable. Les critiques qui ont pu m’être adressées étaient surtout liées à mon âge et à mon expérience, plutôt qu’au fait que je sois une femme.

Anticipez-vous déjà votre pension ? Est-ce une question à laquelle vous réfléchissez beaucoup ?
Comme j’étais auparavant employée, j’ai contracté une pension via mon ancien employeur et j’ai reçu l’argent à la fin de mon contrat. À partir de là, j’ai décidé d’épargner pour ma pension via la banque. Tous les ans je cotise, mais je suis consciente, qu’en tant qu’indépendante, je ne toucherai pas un montant extraordinaire à la fin de ma carrière. J’envisage parfois même la possibilité de trouver un mi-temps dans une entreprise, lorsque j’aurai environ quarante ans, afin de toucher une pension un peu plus importante.

Quels sont les aspects de l’entrepreneuriat qui vous plaisent le plus ?
Ce qui me plaît dans l’entrepreneuriat c’est le fait de pouvoir remporter des challenges que tu crées toi-même. Lorsqu’on travailles dans une entreprise, ce sont des challenges communs par rapport à la boîte et qui ne sont pas personnels. C’est cet aspect qui me fait vibrer, le fait de pouvoir me dépasser chaque jour pour attirer le client, attirer de nouveaux créateurs, développer mon business et toujours voir plus grand. En tant qu’employée dans une boîte, tout ce que je pouvais espérer comme reconnaissance était une augmentation de salaire et cet aspect était pour moi moins motivant.

Selon vous, qu’est-ce qui pourrait être amélioré sur le plan du statut social ?
Je côtoie plusieurs réseaux féminins et j’ai l’impression qu’ils se cantonnent à un certain type d’activité. On y retrouve chaque fois les mêmes fonctions (coach, psychologues, coiffeuses, etc.). Il n’y a pas beaucoup de diversité. Il manque selon moi un réseau qui soit plus terre à terre, dans lequel chaque femme entrepreneure pourrait se retrouver. Il est rare, par exemple, d’y rencontrer des femmes gestionnaires de travaux ou des ingénieurs. Pourtant, je suis sûre qu’elles aimeraient pouvoir participer à ce genre de réunions, parler de leurs problèmes, pouvoir brainstormer, apporter des solutions,….

Lorsque j’ai démarré, j’ai également pu constater une autre difficulté : la recherche de bourse. Aucune structure claire, plateforme en ligne ou site internet n’existe pour regrouper les bourses ou les aides en fonction du domaine d’activité de l’entrepreneur.

Si vous aviez un conseil à adresser aux femmes qui se lancent dans l’entrepreneuriat, quel serait-il ?
Quand on a une idée en tête plus d’un mois, il faut la concrétiser. Si on désire devenir indépendant, on doit foncer. Le seul regret qu’on peut avoir c’est de ne pas l’avoir fait, de ne pas avoir essayé. C’est ce que je me dis tous les jours. Si je ne m’étais pas lancée, je serais encore dans un bureau, avec des horaires de dingue et sans forcément avoir de la place pour ma vie privée. Maintenant je suis mon propre patron, je fais mes propres erreurs et je remporte mes propres challenges.

Vous désirez en savoir plus sur l’entrepreneuriat féminin en Belgique ? Découvrez ici le dossier de presse contenant les résultats issus d’une enquête à grande échelle effectuée à la demande de NN. Cette enquête se penchait sur les motivations et les difficultés rencontrées par les femmes entrepreneures tout au long de leur parcours.