Argent et bonheur : selon le Professor Annemans

8 novembre 2018

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“Vouloir toujours plus d’argent a un effet négatif sur le bonheur”


Ces derniers mois, nous avons appris qu’une bonne santé, de vrais amis, une jeunesse dans un environnement stable et chaleureux, tous ces éléments ont un impact sur notre bonheur. De nouveaux résultats issus de l’Enquête nationale du Bonheur montrent, sans surprise, que la situation financière influence le niveau de bonheur, mais d’une façon bien particulière, comme l’explique le professeur de bonheur Lieven Annemans.

Professeur Annemans, l’argent fait-il le bonheur ?

« Nos revenus sont importants d’abord parce qu’ils nous permettent de subvenir à nos besoins de base, c’est-à-dire se nourrir, se loger, se chauffer et avoir un cadre de vie stable. C’est donc un élément essentiel à notre bonheur. Mais quelqu’un qui a déjà beaucoup d’argent ne sera pas forcément plus heureux en gagnant encore davantage. Une des conclusions marquantes de notre étude est que la moyenne de satisfaction dans la vie augmente effectivement avec les revenus, mais diminue à nouveau pour les revenus élevés. Les Belges aux revenus les plus élevés sont un peu moins satisfaits de leur revenu, de leurs relations sociales, de leur métier et de leurs conditions de vie. »

Pourquoi certains en veulent toujours plus ?

« Nous observons dans notre étude que le Belge moyen donne une note de 6 sur 10 à sa situation financière et 7 sur 10 aspirent à un revenu plus élevé. Naturellement, il n’est pas illogique que des personnes moins à l’aise financièrement désirent plus d’argent. Mais certains, parmi les plus fortunés d’entre nous, continuent de souhaiter encore plus. Si on définit le bonheur exclusivement en termes de richesse matérielle, il sera en tout cas de courte durée. Par exemple, le sentiment de bonheur que des personnes ressentent en achetant une belle voiture neuve s’estompe très rapidement. On observe aussi souvent que certains dépensent pour compenser un manque, le manque d’un bonheur authentique. Et il semble en effet que pour une certaine catégorie de gens à l’aise financièrement, « plus on en a, plus on en veut. »

Devons-nous être plus conscients de la valeur relative de l’argent ?

« Dans la mesure où c’est possible, je le pense, oui. Pourtant tout le monde n’en est pas capable. Je plaide pour une meilleure répartition des revenus, comme c’est le cas dans les pays scandinaves, qui ne sont pas par hasard les pays les plus heureux du monde.

Les dettes fragilisent notre sérénité financière et sont néfastes pour notre bonheur. Presque la moitié des Belges a un emprunt ou une hypothèque en cours et pour les trois quarts d’entre eux, ceci dans le but de pouvoir acheter un logement, une auto, un commerce ou de faire des travaux. 13 % des Belges ont contracté d’autres dettes, outre un prêt immobilier ou hypothèque. Et ceux qui sont préoccupés par ce sujet ont 46 % moins de chances d’être heureux que les Belges non endettés.

Au contraire, quand les gens en ont la possibilité, on remarque que le fait d’assurer son avenir financier, par exemple via l’épargne pension ou l’assurance-vie, a un impact positif sur notre bonheur, quel que soit le niveau de revenu initial. »

Ces résultats remarquables prouvent à quel point notre situation financière est déterminante pour notre bonheur. Souhaitez-vous en savoir plus sur les résultats de l’Enquête nationale du Bonheur ? Découvrez-les dans notre dossier de presse.